Alcool risque pour la santé

Alcool risque pour la santé

Alcool risque pour la sante sont très nombreux.

Même en petites quantités, l’alcool risque peut provoquer ou favoriser de nombreuses maladies. Une consommation trop importante ou trop fréquente peut entraîner une dépendance ou provoquer une intoxication et augmenter le risque d’accidents. 

Toute consommation d’alcool présente un risque pour la santé

La consommation d’alcool risque expose à de multiples risques pour la santé. Elle est responsable de plus de 200 maladies et atteintes diverses. Certaines de ces maladies sont exclusivement attribuables à l’alcool, notamment la cirrhose alcoolique ou certaines atteintes neurologiques comme l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke et le syndrome de Korsakoff. Pour d’autres pathologies, l’alcool constitue un facteur de risque. C’est le cas de cancers (bouche, pharynx, larynx, œsophage, foie, sein, cancer colorectal) et de maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, cardiopathie ischémique). Des troubles cognitifs sont en outre observés chez plus de 50 % des personnes alcoolodépendantes : altération de la mémoire, inadaptation de certains mouvements… Ces troubles sont lentement réversibles.

Le french paradox n’existe pas : consommer de petites quantités d’alcool n’est pas bénéfique

Contrairement à ce qui a longtemps été entendu, une faible consommation d’alcool n’est pas bénéfique pour la santé.  Les faibles niveaux de consommation contribuent largement aux nouveaux cas de cancers détectés en France en 2015. Les effets prétendument protecteurs d’une consommation d’alcool modérée – le célèbre french paradox – ne sont que le reflet de problèmes méthodologiques dans les études qui en ont suggéré l’existence.

La réduction de la consommation d’alcool, même lorsque les niveaux sont déjà faibles à modérés, permettrait d’éviter un nombre non négligeable de décès et de diminuer l’incidence de certaines pathologies.

Les Français et l’alcool

La consommation d’alcool risque a régulièrement diminué en France depuis une quarantaine d’années : elle est passée d’une moyenne annuelle de 26 litres d’alcool pur par habitant âgé de 15 ans ou plus en 1961, à 12 litres en 2017. Mais depuis, cette diminution s’est interrompue et une stagnation est observée.

Les plus âgés sont les plus gros consommateurs

Les consommateurs quotidiens sont plus nombreux chez les personnes plus âgées (26 % des 65–75 ans déclarent boire de l’alcool chaque jour, contre 2,3 % des 18–24 ans). Mais la consommation débute le plus souvent à l’adolescence, période durant laquelle la bière et les prémix (boissons alcoolisées, sucrées et aromatisées) sont les boissons les plus populaires. L’âge moyen de la première ivresse est de 15,2 ans. En 2017, 85,7 % des adolescents âgés de 17 ans déclaraient avoir déjà bu de l’alcool au cours de leur vie, et près d’un sur 10 (8,4 %) buvait régulièrement (au moins 10 fois dans le mois). Des ivresses régulières (au moins dix épisodes au cours des 12 derniers mois) étaient rapportées par 19 % des jeunes de 18 à 24 ans contre moins de 1 % des plus de 55 ans.

Les jeunes privilégient le binge drinking

Chez les jeunes, la tendance est au binge drinking, pour atteindre l’ivresse le plus rapidement possible. Cette pratique consiste à boire au moins six verres d’alcool en moins de deux heures pour une fille, ou au moins sept verres dans le même temps pour un garçon, de façon à atteindre une alcoolémie d’au moins 0.8g/l. Dans les faits, les consommations sont généralement beaucoup plus importantes.

La moitié des jeunes de 17 ans ont été concernés par cette pratique au cours des trente derniers jours et ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur, notamment chez les filles.

L’alcool, deuxième cause de mortalité prématurée en France

La consommation d’alcool contribue de façon directe ou indirecte à 11 % des décès masculins et à 4 % des décès féminins en France. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité prématurée. Ainsi, en 2015, 41 000 décès étaient imputables à l’alcool (30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes) : 16 000 décès par cancer, 9 900 dus à des maladies cardiovasculaires, 6 800 à une cirrhose, 5 400 à un accident ou un suicide, les autres à des maladies mentales, des troubles du comportement…

Un coût social exorbitant

Le coût des conséquences liées à la consommation d’alcool pour la société est gigantesque. Entre la perte de qualité de vie, la perte de productivité, les dépenses de prévention, de répression, de soins, et en intégrant les recettes des taxes prélevées sur l’alcool ou encore les économies liées aux retraites non versées, la balance penche largement en défaveur de la consommation, avec un coût social proche de 118 milliards d’euros par an, à peu près équivalent à celui du tabac.

Une toxicité importante pour l’organisme

Alcool et maladies hépatiques

Le foie est la cible principale des effets toxiques de l’alcool. Plusieurs maladies hépatiques peuvent être provoquées par la consommation excessive d’alcool : stéatose (accumulation de lipides dans le foie), hépatite alcoolique, cirrhose. Une étude française effectuée auprès de 2 000 consommateurs excessifs hospitalisés a montré que seulement 11 % d’entre eux avaient un foie normal : 34 % présentaient une cirrhose alcoolique, 46 % une stéatose associée ou non à une fibrose et 9 % une hépatite alcoolique aiguë. Il s’agit de pathologies graves : en cas de cirrhose et/ou d’hépatite alcoolique sévère, la survie à 5 ans varie de 20 % à 60 %.

Alcool et cancer 

L’alcool représente la deuxième cause évitable de mortalité par cancer, responsable chaque année de 28 000 nouveaux cas. Il est classé cancérigène pour l’Homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 1988. Les cancers les plus souvent attribuables à l’alcool sont les cancers de l’œsophage (57,7 % des cas), mais bien d’autres localisations sont concernées : foie, bouche, gorge, cancer colorectal ou encore cancer du sein. Au total, environ 8 % de tous les nouveaux cas de cancer sont liés à l’alcool, et ce, quel que soit le niveau de consommation d’alcool, y compris faible à modéré.

La consommation même faible d’alcool est associée à un risque augmenté de cancers du sein, indépendamment de la consommation de tabac. Au Royaume-Uni, l’augmentation de la consommation d’alcool observée pendant la dernière décennie pourrait être un facteur déterminant dans l’augmentation de 30 % de l’incidence de ce cancer (36 509 cas en 2003 vs 55 122 en 2015). L’étude britannique Million Women Study, qui portent sur plus de 28 000 femmes atteintes d’un cancer du sein, suggère en outre que chaque dose de 10 grammes d’alcool (soit un verre) consommée par jour est associée à une augmentation de 12 % du risque de cancer du sein (12 % dès le premier verre, 24 % au deuxième…)

Alcool et cerveau

L’éthanol n’a pas de récepteurs spécifiques dans le cerveau : il agit sur de nombreuses cibles dont il modifie l’activité, perturbant la transmission de plusieurs signaux nerveux excitateurs et inhibiteurs. Cependant, l’activité d’un sous-type de récepteur membranaire GABA de type A est prioritairement modifiée en début de consommation : cela suggère qu’à faible concentration, l’alcool affecte malgré tout des cibles très spécifiques.

A forte dose, l’alcool entraîne un remodelage des connexions entre les neurones. Ce remodelage permet au cerveau de s’adapter à cette consommation et d’en amoindrir les effets. Paradoxalement, ce mécanisme entraîne un appel à la consommation. Le phénomène menace particulièrement les adolescents dont le cerveau continue de se développer jusqu’à l’âge de 25 ans. En perturbant le développement normal du cerveau, la consommation d’alcool peut augmenter le risque de dépendance chez les jeunes.

Alcool et grossesse – Le syndrome d’alcoolisation fœtale

L’exposition prénatale à l’alcool peut avoir des effets dramatiques et permanents. L’éthanol franchit facilement la barrière placentaire et les concentrations retrouvées chez le fœtus sont supérieures à celles mesurées chez la mère car le système fœtal d’élimination de l’alcool est peu développé.

Il n’a jamais été mis en évidence de seuil en dessous duquel les risques sont nuls, d’où la recommandation « 0 alcool pendant la grossesse ». Pourtant, en 2017, 12 % des mères d’enfants de cinq ans ou moins déclaraient avoir consommé de l’alcool au cours de leur dernière grossesse, après avoir appris être enceinte (11 % uniquement pour les grandes occasions, et moins de 1% une fois par semaine ou plus).

Les conséquences d’une consommation d’alcool pendant la grossesse vont de troubles comportementaux mineurs (troubles causés par l’alcoolisation fœtale ou TCAF), à des anomalies sévères du développement qui se manifestent par un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) : malformation du crâne et du visage, retard de croissance, handicaps comportementaux et cognitifs, atteintes de différents organes. Près d’un enfant atteint de SAF sur deux montre un retard mental et la plupart ont des problèmes d’apprentissage, de mémoire, d’attention ou de comportement.

L’alcoolisation fœtale est la 1re cause de handicap non génétique en France. Entre 2006 et 2013, 3 207 nouveau-nés ont reçu un diagnostic de TCAF durant la période néonatale, soit 0,48 cas pour 1 000 naissances.

Des études récentes ont en outre suggéré que la consommation préconceptionnelle d’alcool, par la mère mais aussi par le père, pourrait avoir des conséquences délétères sur l’enfant à naître. C’est pourquoi les messages de prévention actuels peuvent comporter la recommandation de ne pas boire d’alcool dès le désir de grossesse. Cette recommandation concerne les deux futurs parents.

Alcool et troubles cognitifs

Les troubles cognitifs liés à l’alcool concerneraient au moins la moitié des patients qui présentent une consommation à risque. Les plus fréquents affectent les fonctions exécutives (planification, résolution de problèmes et contrôle inhibiteur), la mémoire épisodique (se rappeler d’événements et de leur contexte), les capacités visuoconstructives (orientation dans l’espace, visualiser des objets…) et la cognition sociale (qui régit les comportements sociaux). Ces troubles peuvent altérer la motivation, notamment celle à changer de comportement dans le cadre d’une prise en charge, ou encore créer des difficultés d’apprentissage.

Le repérage des troubles cognitifs liés à l’alcool peut s’effectuer grâce à des échelles standardisées telles que le MoCA (Montreal Cognitive Assessment) et le BEARNI (Brief Evaluation of Alcohol-Related Neuropsychological Impairment).

Alcool et démence

Récemment, un lien a été établi entre consommation d’alcool excessive et risque de démence. D’après  six verres ou plus par jour pour les hommes et quatre pour les femmes sont associés à un triplement du risque de démences, y compris de démences précoces qui surviennent avant 65 ans de type syndrome de Korsakoff, directement attribuables à l’alcool, de démences vasculaires qui résultent par exemple d’accidents vasculaires cérébraux, et de démences neurodégénératives de type Alzheimer. Ainsi, le risque de développer la maladie d’Alzheimer est doublé chez les gros consommateurs d’alcool, ce qui en fait un facteur de risque modifiable majeur.

Alcool et dépendance

Quand est-on à risque de dépendance ?

Toute consommation supérieure à deux verres d’alcool par jour, pour les hommes comme pour les femmes, doit être considérée à risque, même en l’absence de symptômes de dépendance. Or en 2017, près d’un quart des adultes dépassaient au moins une des trois dimensions des recommandations de consommation (pas plus de 2 verres par jour et de 10 verres par semaine, au moins deux jours sans alcool).

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